Séminaire n° 1

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Secrétariat : 05.59.40.73.76

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Ingénieur d'études : 05.40.17.52.88

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Laboratoire ALTER

Université de Pau et des Pays de l'Adour
Avenue du Doyen Poplawski
BP 1160
64013 Pau cedex

 

Séminaire n° 1 : Images documentaires et vérité

  • 13h45 : Ouverture de la journée

    • Abel Kouvouama (Directeur de l'UFR Lettres, Langues, Sciences Humaines)
    • Christelle Colin (Université de Pau et des Pays de l'Adour, Responsable territoriale RIVIC-Aquitaine et organisatrice de la journée)

Première partie

  • Modératrice : Marie-Pierre Ramouche (Université de Perpignan Via Domitia)

  • 14h : Pascale Peyraga (Université de Pau et des Pays de l’Adour)

    • La vérité photographique à la lumière du trompe-l'oeil : Ricard Martínez re-photographiant Agustí Centelles.

Résumé : A un moment où la question de la mémoire historique interpelle dans son entier une société espagnole longtemps contrainte au silence, les expériences de re-photographie du Barcelonais Ricard Martínez pourraient apparaître comme une tentative supplémentaire d’exhumation du passé, trouvant sa place à côté des excavations des fosses du franquiste et des manifestations artistiques construites sur la symbolique du dévoilement.

Pourtant, si la technique de la re-photographie, systématisée par le groupe de "Arqueologia del Punt de Vista", permet à l’image documentaire de surgir du passé pour faire irruption dans le quotidien du présent et lui donner une nouvelle vie, la récupération directe de l’événement passé n’est qu’une illusion fugace. Nous nous proposons au contraire de montrer que Ricard Martínez a sciemment construit ses installations comme un trompe l’œil, faisant œuvre de subversion à travers ses montages photographiques. La fusion apparente du passé et du présent renverse la chronologie historique et substitue à la vérité supposé d’une image documentaire la complexité d’un regard critique. En recourant à l’œuvre d’Agustí Centelles, ce n’est pas tant la survivance d’une image d’histoire que celle d’un regard novateur que Ricart Martínez vise à réactualiser dans le présent… Un positionnement, un regard, un point de vue passé permettant de construire les perspectives historiques de demain.
 

  •   14h30 : Marion Gautreau (Université de Toulouse Le Mirail)

    • Le lissage par l’image ou comment les usages photographiques réconcilient les
      différents acteurs de la Révolution mexicaine.

Résumé : À partir d’une révision diachronique sur trente ans (1910-1940) des photographies de la Révolution mexicaine dans différentes revues de Mexico, il est possible de suivre l’évolution des usages qui en ont été fait par les différentes rédactions. Il est surprenant d’observer à quel point les images produites et publiées pendant la guerre civile sont republiées avec des discours différents à la fin du conflit. La nécessité politique, ressentie dans les années vingt et trente, de réconcilier les différents courants révolutionnaires afin de présenter la Révolution comme un tout cohérent s’est traduite par une réutilisation orientée des photographies. Nous nous interrogerons donc sur l’écriture de la vérité historique à travers la presse illustrée pour comprendre de quelle manière des photographies d’actualité sont progressivement devenues des images de propagande.  

  •  15h : Marjorie Janer (Université de Perpignan Via-Domitia)

    • L’historien face aux images d’archives de la Union Nacional Sinarquista : entre vérité historique et utilité stratégique.

Résumé : En mai 1997, grâce à l’appui du Chef National du Partido Demócrata Mexicano, j'ai eu accès aux archives de l'Unión Nacional Sinarquista (U.N.S.) encore en leur possession. Les archives restantes, autrement dit celles ayant échappé aux pillages et scissions successives, sont aujourd’hui essentiellement concentrées à l’Instituto Nacional de Antropología e Historia (I.N.A.H.) ainsi qu’à la Universidad Iberoamericana. L’essentiel des pièces que j’ai pu consulter constitue un ensemble de documents de communication : El Sinarquista, journal hebdomadaire paru durant la « Epoca Grande » del Sinarquismo, dans les années 30 et 40 ainsi que des films témoignant de défilés synarchistes.
Omniprésence des photos en dernière page d’El Sinarquita, indications textuelles du journal, images des défilés concordent : l’image occupe une place de choix dans la communication du Mouvement, l’esthétique et la mise en scène sont des données importantes des diverses formes de représentation dans les actes synarchistes.
A quoi renvoie cette considération manifeste pour la communication par l’image ? Correspond-elle à une véritable politique de communication réfléchie et concertée ou bien ces documents sont-ils l’œuvre de militants isolés ou de certains chefs manifestant ainsi leur intérêt personnel pour l’image? A quoi renvoie ce souci de la forme et de l’esthétique ?
Nous nous interrogerons parallèlement sur les possibilités d’orientation subjective qu’offre la reproduction photographique en soi ainsi que les diverses fonctions que la U.N.S. lui attribue. Ce n’est qu’à l’issue de cette étude complète que nous pourrons déterminer la valeur de ces documents en tant que données historiques.
Pour répondre à ces questions, nous nous appuierons tant sur le décryptage des documents en notre possession que sur nos enquêtes de terrain.   

Segunda parte

  • Moderatrice : Aránzazu Sarria Buil (Université Montaigne Bordeaux)

  • 15h45 : Jesús Alonso (Université Montaigne Bordeaux)

    • o Image et vérité historique : le traitement de la Guerre Civile et du Franquisme dans les manuels d’histoire.

Résumé : Les manuels d’histoire constituent un outil pédagogique fondamental dans la formation d’élèves de toutes les générations et dans la transmission de la connaissance des faits historiques et constituent fréquemment une première étape de la découverte d’un passé plus ou moins éloigné dans le temps, mais toujours complexe. Et plus encore lorsque l’objectif consiste à approcher un événement comme la Guerre civile ou comme le Franquisme, dont les interprétations ont été amplement déterminées par des facteurs politiques et idéologiques éloignées de toute préoccupation historiographique ou de toute tentative d’aboutir à un consensus sur une relative vérité historique portant sur les deux périodes.
Partant de là, l’objectif de notre communication sera d’analyser l’utilisation des images photographiques dans la transmission du conflit et de la Dictature qui s’en est suivie, à travers l’étude des manuels d’histoire utilisés dans l’enseignement secondaire en Espagne. Quelles images ont été sélectionnées par les auteurs/éditeurs pour souligner les diverses dimensions des deux périodes, quelles ont été les différentes interprétations avancées et quel rôle elles ont joué dans cette dynamique, quels discours ont accompagné ces images et, pourquoi pas, leur absence, sont quelques-unes des questions auxquelles nous essayerons de répondre dans notre intervention. L’objectif de notre communication sera de révéler les diverses formes d’appropriation, d’interprétation et de diffusion auprès des jeunes de l’une des périodes les plus critiques de l’Histoire de l’Espagne à travers des images d’archives récupérées et diffusées à partir de ces publications. 

  • 16h15 : Cecilia González (Université Montaigne Bordeaux)

    • La narration suspectée : le traitement des images d’archives dans le documentaire argentin de la génération des Fils.

Résumé :

En partant de l’analyse de deux documentaires qui emblématisent des positions divergentes dans l’utilisation des archives filmiques ou photographiques, Los rubios (2003) d’Albertina Carri et El predio (2009) de Jonathan Perel, ce travail se propose de mettre en évidence la réflexion sur le lien entre vérité, représentation et narration posée par ces films qui reviennent sur l’histoire argentine récente, selon la perspective des fils de militants et/ou de disparus de la dernière dictature militaire argentine. Dans Los rubios, ce sont la mise à distance et l’exhibition des mécanismes de construction du récit qui prédominent, si bien que l’image d’archives apparaît comme un matériel soumis à un travail intense de montage et de construction narrative. El predio filme les installations l’ancienne ESMA, où fut mis en place le centre d’arrêt clandestin de torture le plus connu de la dictature. Le rejet de la reconstruction et de la simple illustration conduit Jonathan Perel à ne pas utiliser les images d’archives ou les témoignages oraux dans le documentaire.

  • 16h45 : Christelle Colin (Université de Pau et des Pays de l’Adour)

    • Du cinéma historiographique au cinéma poétique, No pasarán : álbum souvenir
      (2003) de Henri-François Imbert.

Résumé : Ma contribution à cette réflexion commune sur les images d’archives et documentaires et leur rapport avec la vérité historique devrait permettre de mettre en évidence la définition problématique de l’image d’archive. En effet, malgré un degré certain de subjectivité, on ne pourra cependant nier le rôle de ce type de document dans la reconstruction du passé. A partir de l’analyse de No pasarán album souvenir, un film documentaire réalisé par Henri-François Imbert en 2003 sur les républicains espagnols venus en France pour échapper au régime franquiste, il s’agira grâce à l’étude de la fonction des documents d’archives dans le film de montrer les tensions constantes entre un discours historiographique et un discours autocentré, réflexif voire poétique.