Journée d'étude "Lire et traduire Emilia Pardo Bazán au XXIe "

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Laboratoire de recherche ALTER
Arts/Langages : Transitions & Relations - UR 7504
Collège Sciences Sociales et Humanités
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64013 Pau Cedex

Journée d'étude "Lire et traduire Emilia Pardo Bazán au XXIe "

9h30-17h45, Bât Lettres - Salle 318

 

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La circulation des textes dans l’espace public est un enjeu politique majeur. L’invisibilisation systématique des textes d’autorité féminine est un phénomène qui a largement été constaté et qui est désormais contesté grâce à un processus dit de réhabilitation[1]. Il s’agit de récupérer tout un patrimoine féminin -un matrimoine[2]- et de le faire connaître au-delà des frontières quelles qu’elles soient, réelles ou imaginaires.

Emilia Pardo Bazán est née en 1851 à La Corogne, en plein règne d’Isabelle II, et décédée en 1921 dans son pazo (château) de Meirás, non loin de sa ville natale. Elle est l’auteure d’une œuvre prolifique : plus de 600 nouvelles, plus de 40 romans, des pièces de théâtre, des recueils de poésie, des centaines d’articles de presse, de nombreuses conférences, plusieurs essais, plusieurs biographies et hagiographies, plusieurs carnets de voyage, une autobiographie, un livre de cuisine, etc. Elle est également l’auteure d’une œuvre moderne. Elle fut en effet pionnière dans bien des domaines littéraires (naturalisme, symbolisme, modernisme), et notamment dans l’introduction du genre policier en Espagne, avec des nouvelles comme « La gota de sangre » ou « La cana ». Elle fut également une femme moderne, engagée dans la défense des droits des femmes puis ouvertement féministe. Autant d’éléments qui ont contribué, par la suite, à son invisibilisation. Elle n’a d’ailleurs été que peu traduite en français[3] : à l’heure actuelle, on compte la traduction de trois romans (Los pazos de Ulloa[4], La madre naturaleza et Un viaje de novios) ; la traduction d’une quarantaine de nouvelles réparties dans quatre recueils[5] et c’est à peu près tout[6].

A l’issue de plusieurs mois de travail, l’équipe du projet NUMILIA[7] souhaite organiser une Journée d’études pour célébrer la publication de deux ouvrages inédits : d’un côté la traduction en français de « La gota de sangre », de l’autre, la traduction en français d’un recueil de nouvelles féministes, chez Un@ditions[8]; et entamer un dialogue avec d’autres chercheur.es sur ce que signifie lire et traduire au XXIe siècle l’œuvre d’une auteure dite « classique » encore largement méconnue d’un public francophone.

[1] Massardier-Kenney, Françoise (1997), « Towards a Redefinition of Feminist Translation Practice ». The Translator 3.1, p. 55-69; Panchón Hidalgo, Marian; Zaragoza Ninet, Gora : « Récupération/réhabilitation (de textes censurés d’écrivaines) ». Dictionnaire du genre en traduction / Dictionary of Gender in Translation / Diccionario del género en traducción. ISSN: 2967-3623. Mis en ligne le 03 janvier 2023.  https://worldgender.cnrs.fr/notices/recuperation-rehabilitation-de-textes-censures-decrivaines/

 

[2] Evain, Aurore, « La matrimoine n’est pas un néologisme », https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaire-en-cours/le-matrimoine-n-est-pas-un-neologisme-mais-un-mot-efface-par-l-histoire-2051620

 

[3] Il semblerait que, de son vivant, son œuvre ait fait l’objet de traductions plus régulières (Los pazos de Ulloa et La madre naturaleza ainsi que des articles de presse, des nouvelles, et d’autres textes dont la trace a été perdue. Voir Clémessy, Nelly, Emilia Pardo Bazán, romancière (La critique, la théorie, la pratique), Paris: Centre de Recherches Hispaniques, 1973, 2 vols, p. 395 et suiv. ; Freire Lopez, Ana María, “Las traducciones de la obra de Emilia Pardo Bazan en vida de la escritora”, La Tribuna: cadernos de estudios da Casa Museo Emilia Pardo BazánISSN 1697-0810, Nº. 3, 2005, págs. 21-38

 

[4] Emilia Pardo Bazán Le château d’Ulloa, trad. et préface par Nelly Clemessy, édition Viviane Hamy, Mayenne (53), 1990, 2008 ; Emilia Pardo Bazán, Un voyage de noces, trad. de Christine Chaze, Vichy: SHAVE, 2024. La traduction de La madre naturaleza est d’Albert Savine et date du début du XXe siècle.

 

[5] Emilia Pardo Bazán Nouvelles de Galice, trad. et préface d’Isabelle Dupré et Caroline Pascal, Nantes : Le Passeur-Cecofop, 1992; Emilia Pardo Bazán Contes d’amour, trad. d’Isabelle Taillandier, préface par Ana Ma Freire Lopez, Clamecy : La Reine Blanche, 2020 ; Emilia Pardo Bazán Naufragées, trad. d’ Isabelle Taillandier, préface par Dolores Thion-Molla, Clamecy : La Reine Blanche, 2021; Emilia Pardo Bazán, La dentelle déchirée, trad. d’Isabelle Taillandier, Clamecy : La Reine Blanche, collection « Les petites RIV », 2021 ; Emilia Pardo Bazán, La última ilusion de Don Juan (et autres nouvelles), édition annotée/commentée/avec des éléments de traduction par Isabelle Cabrol et Carmen Val Julian, Paris : Ellipses, 1992.

 

[6] On signale également la traduction de deux nouvelles de l’auteure dans un recueil anthologique, constamment réédité depuis 1987 : « Las medias rojas » et « Naúfragas » dans Nouvelles espagnoles contemporaines édition bilingue, Paris : Presses Pocket, 1987 et la traduction de « Feminista » par Carole Fillière : « ‘Feminista’, d'Emilia Pardo Bazán », traduction de C. Fillière, dans Voix de femmes. Hommage à Karen Meschia, Solange Hibbs et Viviane Ramon (coords.), UT2J, Presses du Mirail, 2016, p. 40-43.

 

[7] Le projet NUMILIA regroupe une dizaine de personnes, enseignantes-chercheuses, traductrices, étudiantes, spécialistes de la langue et de la littérature espagnole. L’équipe s’est donné pour objectif de traduire des œuvres de l’auteure inédites en français, de créer une bibliothèque féministe bilingue espagnol-français à partir d’une sélection de textes de l’auteure et d’analyser son discours féministe d’un point-de-vue linguistique.

 

[8] A paraître en 2025. La traduction d’une anthologie de textes féministes de l’écrivaine est en préparation.