Journée d'étude L’École des bêtes : troisième journée "Instruire de gens, de bestes et d’oisiaus au Moyen Âge et au XVIe s."

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Journée d'étude "L’École des bêtes : troisième journée. Instruire de gens, de bestes et d’oisiaus au Moyen Âge et au XVIe s."

En novembre 2016 et avril 2017, Guylaine Pineau-Cosset et Cécile Rochelois (UPPA) ont organisé à Pau et Bayonne deux journées d’étude consacrées à « L’École des bêtes (XIIème-XVIème siècle). L'animal exemplaire, objet de savoir et miroir de l'homme ».

Quatorze communications ont exploré l’écriture de l’exemplarité animale pour comprendre comment a évolué le sens donné à la relation entre l’homme et l’animal. Nombreuses sont les manifestations médiévales du savoir naturaliste issu de la tradition zoologique de l’Antiquité. Les encyclopédies, d’Isidore de Séville jusqu’aux savants de la Renaissance, les nombreux bestiaires, souvent illustrés, les exempla, informent sur les formes et les habitudes des animaux, parfois en transmettant durablement des détails déconcertants et anthropomorphiques. Presque tous insistent sur l’interprétation morale, politique ou religieuse à tirer de l’exemple animal. À l’intérieur du livre du monde écrit par Dieu, il est un signe propice à des interprétations diverses, voire opposées. Le roman, le récit de pèlerinage ou de croisade, le traité satirique, la lyrique intègrent sur la même période ce savoir multiforme en lui conférant des sens nouveaux. Il s’agissait donc de s’interroger sur l’ambivalence exemplaire de l’animal et sur l’articulation mouvante entre discours naturaliste et didactique pendant cette période où le savoir sur l’animal s’inscrit dans le projet d’une école des bêtes.

Cette troisième journée d’étude prend la suite de ces travaux : tous les aspects traités précédemment restent donc d’actualité. Elle souhaite également attirer l’attention des participants sur deux nouveaux champs d’investigation.

La notion d’instruction invite d’abord à revenir sur l’« école » elle-même : quels liens peut-on établir entre le cursus scolaire et l’animal ? Comment s’intègre-t-il dans l’apprentissage, et de quel apprentissage s’agit-il ? On peut interroger ici le rôle séminal de la fable et les différentes formes issues du genre avec l’apparition du récit animalier et des exempla, en particulier au cours de périodes particulièrement fécondes comme les tournants des XIIe et XVe s. Le programme scolaire évolue avec la montée en puissance de l’enseignement supérieur au XIIIe s. : quelle place occupe l’animal dans l’exégèse biblique qui est le fondement de la théologie, dans les domaines en évolution du droit et de la médecine, avant, pendant, et après l’apparition de l’université ?

Plusieurs ouvrages mettent également au service de leur projet d’éducation morale à la fois des sentences, des dialogues et des récits proches du conte. Dans la Fecunda ratis au XIe s. et la Disciplina clericalis au XIIe s apparaissent tantôt des animaux traités d’un point de vue naturaliste, tantôt des animaux anthropomorphisés, tantôt des hommes, ce que résume un traducteur de ce dernier ouvrage en parlant d’instruire de gens, de bestes et d’oisiaus (Fables Pierre Aufort, fin XIIe s.). Cette coexistence invite à réfléchir sur la place de l’homme comme animal dans la pensée médiévale et à l’étonnante présence de personnages humains dans les bestiaires. Personnages animaux et humains sont-ils interchangeables ?

Les travaux porteront sur des textes ou des représentations tirés du Moyen Âge au sens très large, du VIe au XVIe s., afin d’ouvrir les recherches aussi bien chronologiquement que linguistiquement (grec, latin, hébreu, arabe, langues vernaculaires).