Éthique et esthétique du paria, de l'origine du mot à son épiphanie romantique (1673- 1873)de Philippe Delorme
La figure littéraire du paria mérite mieux que la négligence de la critique. Apparue à la fin du XVIIIe siècle grâce à Bernardin de Saint- Pierre, sa présence se remarque ensuite notamment chez Vigny ou Baudelaire. Bien que tous les grands auteurs ne la convoquent pas, elle peut se concevoir comme une figure essentielle et prééminente du romantisme. Elle possède le pouvoir d’irradiation propre à une figure littéraire d’exception, marquée par le déploiement d’un lyrisme de forte intensité. Surtout, la richesse de ses dimensions éthique et esthétique surprend par son actualité, et propose paradoxalement une vision du romantisme littéraire où prime sur le désenchantement l’absolu de la beauté.
Philippe Delorme, ancien élève de l’École Supérieure de Commerce de Paris, docteur en gestion, est chef d’établissement, professeur certifié de lettres modernes et docteur en langue et littérature françaises.