Colloque international "Autothéorie et autosociobiographie dans les littératures du Canada"

CONTACTS LABORATOIRE

Directrice : Hélène LAPLACE-CLAVERIE

helene.laplace-claverie @ univ-pau.fr   

 

Directrice adjointe : Fabienne GASPARI 

fabienne.gaspari @ univ-pau.fr

 

Secrétariat : 05.59.40.73.76

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Ingénieur d'études : 05.40.17.52.88

Anne-Claire Cauhapé

             

Appui à la Politique de Recherche : 05.59.40.72.36

Marie-Manuelle Marcos

 

 

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Laboratoire de recherche ALTER
Arts/Langages : Transitions & Relations - UR 7504
Collège Sciences Sociales et Humanités
Université de Pau et des Pays de l'Adour
Avenue du Doyen Poplawski
BP 1160
64013 Pau Cedex

Colloque international "Autothéorie et autosociobiographie dans les littératures du Canada"

(Scroll down for CFP in English)

Lieu : Université de Passau (Allemagne)

Organisation : Marina Ortrud Hertrampf (Université de Passau) et Franck Miroux (ALTER)

 

Depuis quelques années, la littérature du réel est en plein essor. Dans le domaine de l’écriture de soi notamment, de nouvelles formes apparaissent sans cesse, parmi lesquelles l’autothéorie et l’autosociobiographie sont sans doute les plus importantes d’un point de vue transnational. De manière générale, on constate que l’autothéorie et l’autosociobiographie sont souvent difficiles à distinguer l'une de l'autre et se recoupent parfois. Dans les deux cas, il s’agit de formes hybrides d’écriture biographique qui oscillent entre représentation essayistique et non fictionnelle et représentation littéraire. L’individu est toujours considéré comme faisant partie d’un contexte socioculturel défini, ce qui se traduit souvent par un style clairement engagé (Hertrampf ; Savard).

Alors que la conception théorique de l’autothéorie a émergé grâce aux études de Young et de Fournier aux États-Unis et s’intéresse principalement aux déclarations féministes d’autrices latino-américaines, le terme « autosociobiographie » a été forgé par l’autrice française Annie Ernaux, lauréate du prix Goncourt, pour désigner ses œuvres, puis discuté dans le contexte des débats menés en France sur les transclasses et les transfuges sociaux (Jaquet/Bras ; Jaquet). Il est intéressant de noter que ce terme est surtout étudié dans la recherche littéraire allemande comme une forme importante de littérature transnationale contemporaine (Bundschuh-van Duikeren/Jacquier/Löffelbein ; Blome/Lammers/Seidel).

Ces deux formes d'écriture de soi sont toutefois transfrontalières et transnationales. Au Québec, cela est illustré par le colloque « Pratiques et usages de l’autothéorie au Québec » organisé en 2024 par Nicholas Dawson, Michaël Trahan et Karianne Trudeau Beaunoyer. Notre colloque s’inscrit dans la continuité de cette démarche, mais souhaite délibérément élargir son champ d’étude à plusieurs égards. Premièrement, les productions d’autothéorie et d’autosociobiographie provenant de tout le Canada, indépendamment des frontières linguistiques, seront examinées (le cas échéant de manière comparatiste). Deuxièmement, les œuvres autothéoriques et autosociobiographiques seront examinées au-delà des frontières médiatiques, c’est-à-dire que les bandes dessinées et les films, par exemple, seront étudiés au même titre que les textes littéraires. Troisièmement, nous ne considérerons pas l’autothéorie et l’autosociobiographie comme des formes d’expression de soi spécifiques à un genre et ne les comprendrons donc pas exclusivement comme des modes d’expression féministes en soi.

L’accent mis sur le Canada nous semble particulièrement intéressant d’un point de vue comparatiste, car les conditions sociales (par exemple l’accès à l’éducation et le statut des femmes) ont évolué différemment dans les provinces protestantes anglophones et dans le Québec catholique francophone. Ainsi, il sera intéressant d’observer comment la production des artistes issus des populations autochtones ou immigrées marque de son empreinte l’ensemble du territoire canadien. Au Québec, par exemple, on pourra analyser le rôle joué par l’écriture de la mobilité sociale chez les autrices féministes de la génération du baby-boom (Denise Bombardier, Lise Payette, France Théoret, etc.), tandis que la jeune génération offre un champ d’étude plus diversifié, comme l’illustrent les travaux et les productions de Jean-Philippe Pleau ou de Nicholas Dawson.

C’est donc dans un esprit de croisement des perspectives entre études francophones et études anglophones et dans une volonté d’approche intermédiale des questions d’autothéorie et d’autosociobiographie que ce colloque, qui aura lieu à l’Université de Passau du 17 au 18 juillet 2026, s’inscrit.

 

Les propositions, d’au plus 300 mots, devront être accompagnées d’une courte notice biobibliographique. Elles doivent être transmises par courriel avant le 1er février 2026 aux adresses suivantes : marina.hertrampf @ uni-passau.de et franck.miroux @ univ-pau.fr

 

Comité scientifique

Françoise Besson (PR émérite, Université Toulouse Jean Jaurès)

Corinne Bigot (MCF, Université Toulouse Jean Jaurès)

Cécile Brochard (MCF, Université de Nantes)

Caroline Fischer (PR, Université de Pau et des Pays de l’Adour) 

Marina Ortrud Hertrampf (PR, Université de Passau)

Franck Miroux (MCF, Université de Pau et des Pays de l’Adour)

Diana Mistreanu (Docteure, Université de Passau)

Marie-Lise Paoli (MCF, Université Bordeaux Montaigne)

Michaël Trahan (PR, Université Laval)

 

Bibliographie sélective :

Allam, Malik, Journaux intimes : une sociologie de l'écriture personnelle, Paris ; Montréal,

l’Harmattan, 1996.

Arribert-Narce, Fabien, « Annie Ernaux et la photo-socio-biographie. Vers une écriture du dehors », dans Photobiographies : pour une écriture de notation de la vie : Roland Barthes, Denis Roche, Annie Ernaux, Paris, Honoré Champion éditeur, 2014, p. 235-306.

Blome, Eva/Lammers, Philipp/Seidel, Sarah (éd.), Autosoziobiographie. Poetik und Politik, Stuttgart, Metzler, 2022, https://doi.org/10.1007/978-3-662-64367-9.

Bundschuh-van Duikeren, Johanna/Jacquier, Marie/Löffelbein, Peter (éd.), Autosociobiography. A Literary Phenomenon and Its Global Entanglements, Bielefeld, transcript, 2025.

Dubar, Claude, Les biographies en sociologie,  Paris : la Découverte, 2017.

Ernaux, Annie, Écrire la vie, Paris, Gallimard, 2011.

Fournier, Lauren, Autotheory as Feminist Practice in Art, Writing, and Criticism, Cambridge (MA), MIT Press, 2022.

Hertrampf, Marina Ortrud M., « Autosociobiographies post-migrantes au féminin ou une nouvelle littérature d’implication autothéorique », dans : Mecke, Jochen/Schneider, Melanie (éd.), Métamorphoses du réel dans la littérature francophone contemporaine, Berlin et al., Lang, en préparation.

Jablonka, Ivan, Le troisième continent, Paris, Seuil, 2024.

Jaquet, Chantal, Les Transclasses ou la non-reproduction, Paris, PUF, 2014.

Jaquet, Chantal/Bras, Gérard (éd.), La fabrique des transclasses, Paris, PUF, 2018.

Lammers, Philipp et Marcus Twellmann, « L’autosociobiographie, une forme itinérante », COnTEXTES [En ligne], Varia, mis en ligne le 16 décembre 2021, consulté le 10 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/contextes/10515 ; DOI : https://doi.org/10.4000/contextes.10515

Peneff, Jean, La méthode biographique : de l’école de Chicago à l’histoire orale, Paris, Armand Colin, 1990.

Savard, Mathilde, « L’autothéorie comme forme d’engagement de la littérature contemporaine », dans : Revue critique de fixxion française contemporaine 27, 2023, https://doi.org/10.4000/fixxion.13271.

Young, Stacey, Changing the Wor(l)d : Discourse, Politics, and the Feminist Movement, London, Psychology Press, 1997.

 

International conference on autotheory and autosociobiography in Canadian literatures

Dates: July 17 & 18, 2026

Venue: University of Passau (Germany)

Organisers: Marina Ortrud Hertrampf (University of Passau) and Franck Miroux (ALTER)

 

In recent years, non-fiction literature has been experiencing a remarkable boom. In the field of life writing, new forms are constantly emerging, among which autotheory and autosociobiography are arguably the most significant from a transnational perspective. In most instances, autotheory and autosociobiography are difficult to distinguish from one another and frequently overlap. In both cases, these are hybrid forms of biographical writing oscillating between essayistic and non-fictional representation and literary expression. The individual is always seen as part of a defined sociocultural context, which often results in a clearly committed style (Hertrampf; Savard).

While the theoretical concept of autotheory emerged through the works of Young and Fournier in the United States and focuses primarily on feminist statements by Latin American female authors, the term "autosociobiography" was coined by the French writer and Prix Goncourt laureate Annie Ernaux to describe her own works, and later discussed in France as part of a debate on class mobility and class defectors (Jaquet/Bras; Jaquet). It is interesting to note that this term has been studied by German literary scholars essentially as a significant form of contemporary transnational literature (Bundschuh-van Duikeren/Jacquier/Löffelbein; Blome/Lammers/Seidel).

However, both of these forms of life writing transcend borders and are inherently transnational. In Quebec, this was illustrated by the conference “Pratiques et usages de l’autothéorie au Québec” organized in 2024 by Nicholas Dawson, Michaël Trahan, and Karianne Trudeau Beaunoyer. Our own conference builds on this initiative, but deliberately seeks to broaden its scope in several ways.

First, we will examine autotheoretical and autosociobiographical productions from across Canada, regardless of linguistic boundaries (in a comparative perspective where relevant). Second, these works will be considered beyond traditional media boundaries—graphic novels and films, for instance, will be studied alongside literary texts. Third, we will not treat autotheory and autosociobiography as gender-specific forms of self-expression and thus will not define them exclusively as feminist modes of discourse.

Focusing on Canada seems particularly relevant from a comparative point of view, as social conditions (such as access to education and the status of women) have evolved differently in the English-speaking Protestant provinces and in French-speaking Catholic Quebec. It will therefore be of interest to observe how the works of artists from Indigenous or immigrant backgrounds shape the broader Canadian literary and cultural landscape. In Quebec, for instance, one might examine the role of social mobility in the writings of feminist authors from the baby-boom generation (Denise Bombardier, Lise Payette, France Théoret, etc.), while the younger generation presents a more diverse field of study, as exemplified by the works and productions of Jean-Philippe Pleau or Nicholas Dawson.

This conference, to be held at the University of Passau on July 17–18, 2026, thus seeks to foster a dialogue between Francophone and Anglophone studies while adopting an intermedial approach to the issues surrounding autotheory and autosociobiography.

 

Proposals in French or in English of no more than 300 words, as well as a short biographical note, should be sent to marina.hertrampf @ uni-passau.de and franck.miroux @ univ-pau.fr . The deadline for submissions is February 1st 2026.

 

Scientific committee:

Pr. Françoise Besson (full professor Université Toulouse Jean Jaurès, France)

Dr. Corinne Bigot (associate professor, Université Toulouse Jean Jaurès, France)

Dr. Cécile Brochard (associate professor, Université de Nantes, France)

Pr. Caroline Fischer (full professor, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France) 

Pr. Marina Ortrud Hertrampf (full professor, Université de Passau, Germany)

Dr. Franck Miroux (associate professor, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France)

Dr. Diana Mistreanu (associate professor, Université de Passau, Germany)

Dr. Marie-Lise Paoli (associate professor, Université Bordeaux Montaigne, France)

Pr. Michaël Trahan (full professor, Université Laval, Canada)