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Directrice : Hélène LAPLACE-CLAVERIE

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Ingénieur d'études : 05.40.17.52.88

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Appui à la Politique de Recherche : 05.59.40.72.36

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Laboratoire ALTER

Université de Pau et des Pays de l'Adour
Avenue du Doyen Poplawski
BP 1160
64013 Pau cedex

 

Colloque " L'ordre du savoir dans l'oeuvre médiévale"Pau - Musée du château

Colloque organisé par le laboratoire ALTER (Université de Pau et des Pays de l’Adour)  et le CEMM (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

 

/!\ modification de dates : le colloque est reporté au mois d'octobre 2023

L’inclusion d’un savoir dans une œuvre littéraire médiévale peut obéir à plusieurs intentions avouées : en faire mémoire, le transmettre, l’exploiter en tant qu’instrument agent doté d’une efficacité sur le lecteur. Toujours pensée dans l’intention d’un partage, la forme donnée au savoir dans la littérature, qu’il s’agisse d’un savoir sur le monde, d’un savoir doctrinal, d’un savoir littéraire ou intertextuel, dépend tout à la fois de sa nature, de sa fonction, de son auteur et de son public. Il est ainsi à la croisée de critères de création et de réception qui rejaillissent nécessairement sur sa disposition textuelle, à une époque où le souci de la dispositio l’emporte sur celui de l’inventio[1]. L’ordre du savoir est tout autant son agencement que l’exigence qu’il imprime à la forme du texte qu’il habite. Dans la littérature médiévale, cet ordre devient de plus en plus visible au fil des siècles, avec le développement des traités dont l’organisation est explicitement indiquée par les tables des matières, les index ou encore par le jeu des renvois. D’autres marqueurs ont aussi pour mission de signaler l’ordre du savoir : chapitrage, intertitres, rubriques, pieds de mouche, lettrines, autant de moyens visibles d’articuler et de donner à voir l’organisation. Mais l’ordre du savoir, d’autant plus discret que les auctoritates chez qui il est puisé sont rarement nommées[2], tout en déterminant les formes et les modalités de sa transmission littéraire, peut aussi rester invisible à l’œil nu. Dissimulé par la fiction[3], combiné à d’autres agencements textuels[4], il peut nécessiter un travail d’exploration, voire de décryptage. La réflexion pourra s’orienter de diverse manière non exclusive :

- observation et mise en évidence de la logique des marqueurs visibles ; respect ou écarts dans le texte par rapport à la programmation explicite ; logique ou arbitraire des listes, des énumérations.

- mise au jour de l’organisation du savoir dissimulé ; combinaison de différents principes de classement

- entorses à l'ordre préalable (sources, versions plus anciennes dans la tradition manuscrite, adaptation de l'ordre des savoirs liée à la traduction) ; ellipses et insertion de nouvelles entrées

- analyse de l’efficacité herméneutique ou agente de la dispositio du savoir (intention maïeutique, prosélytiste, etc.)

- on accordera une place particulière à tout ordre paradoxal, notamment aux figures de retournement qui traversent la production littéraire médiévale, de la rhétorique de l’ordo artificialis et de la métaphore de l’inversion sexuelle dans le De Planctu Naturae d’Alain de Lille jusqu’au rondeau Ma fin est mon commencement de Guillaume de Machaut, en passant par la puissance matricielle de retournement qu’est l’Eucharistie selon Pierre le Vénérable[5] et telle qu’elle éclaire les retournements insolites du Haut Livre du Graal[6], ou encore, sous l’influence de la théologie négative.

 

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Agenda château de Pau 

 

Contacts : 

Cécile Rochelois : cecile.rochelois @ orange.fr

Valérie Fasseur valeriefasseur @ orange.fr

 

[1] Jean-Yves Tilliette, Des mots à la parole, Genève, Droz 2000, p. 73-85.

[2] Alain de Libera, « De la lecture à la paraphrase. Remarques sur la citation au Moyen Age » Langages 73 (1984), p. 17-29.

[3] Savoirs et fictions au Moyen Age et à la Renaissance, Dominique Boutet et Joëlle Ducos éd., Paris, Presses Universitaires de Paris Sorbonne, 2015

[4] Par exemple, à propos du Roman de la Rose de Jean de Meun, voir Jean-Marc Mandosio, « La classification des sciences dans le Miroir des amoureux et l’érotologie de Jean de Meun », Jean de Meun et la culture médiévale. Littérature, art, sciences et droit aux derniers siècles du Moyen Âge, sous la direction de Jean-Patrice Boudet, Philippe Haugeard, Silvère Menegaldo et François Ploton-Nicollet, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2017, p. 137-173.

[5] Dominique Iogna-Prat, Ordonner et exclure. Cluny et la société chrétienne face à l’hérésie, au judaïsme et à l’islam 1000-1150, Paris, Aubier, 1998, p. 173-174.

[6] Valérie Fasseur, Paradoxes du lettré, Genève, Droz, 2021, p. 649-660.