Journée d’étude « Regards croisés sur l’architecture antique : le Colisée en exemple »

CONTACTS LABORATOIRE

Directrice : Hélène LAPLACE-CLAVERIE

helene.laplace-claverie @ univ-pau.fr   

 

Directrice adjointe : Emilie GUYARD

emilie.guyard @ univ-pau.fr

 

Secrétariat : 05.59.40.73.76

Muriel Guyonneau

 

Ingénieur d'études : 05.40.17.52.88

Anne-Claire Cauhapé (ac.cauhape @ univ-pau.fr)

             

Appui à la Politique de Recherche : 05.59.40.72.36

Marie-Manuelle Marcos (marie-manuelle.marcos @ univ-pau.fr)

 

 

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Laboratoire de recherche ALTER
Arts/Langages : Transitions & Relations - UR 7504
Collège Sciences Sociales et Humanités
Université de Pau et des Pays de l'Adour
Avenue du Doyen Poplawski
BP 1160
64013 Pau Cedex

Journée d’étude « Regards croisés sur l’architecture antique : le Colisée en exemple »Université de Pau, Salle du conseil DEGCycle : « Images de l’architecture antique » 2ème édition

Cycle : « Images de l’architecture antique » 2ème édition

Laboratoires IRAA/ALTER

Organisateurs : Jean-François Bernard et Sabine Forero Mendoza

 

Programme :

9 h 30 : Accueil des participants

10 h : Introduction

10h 15 :  Jean-François Bernard (UAR IRAA, Université de Pau et des pays de l’Adour) : « Tirages transitoires d’un monument éternel, l’exemple du Colisée »

11h : Sabine Forero Mendoza (EA ALTER, Université de Pau et des Pays de l’Adour) : « Les représentations du Colisée par les artistes voyageurs au XVIe : vues, inventions et poncifs »

11h 45 : Renaud Robert (UMR Ausonius, Université Bordeaux Montaigne) : Oragnsiateurs : « Le Colisée dans l’œuvre (et la vie) de Chateaubriand »

12 h 30 : Pause déjeuner

14 h : Julie Gallego (EA ALTER, Université de Pau et des Pays de l’Adour) : « Le Colisée en BD : un pour tous et tous pour un ? »

14 h 45 : Mathieu Soler (UMR Traces, Université Toulouse Jean-Jaurès) : « Le Colisée : une icône de la Pop Culture au XXIe siècle ? »

15 h 30 : Conclusions

16 h : Pot de clôture

 

De tous les vestiges antiques romains, le Colisée est sans nul doute le plus emblématique et celui dont l’iconographie est la plus riche. Son état de conservation, ses dimensions et son histoire en ont fait un monument particulièrement admiré dès le Moyen Âge, au point qu’il a fait naître bien des légendes, comme le montrent les récits colportés par les diverses versions des Mirabilia urbis Romae. Sa silhouette, reprise sur des monnaies, des plans, des guides et récits de voyages (miniatures illustrant le Dittamondo de Fabio degli Uberti 1346-1367), a fini par constituer une forme typique. Identifié à Rome elle-même, selon l’interprétation fautive de l’épigramme de Bède le Vénérable (Quandiu stabit coliseus, stabit et Roma ; quando cadet coliseus, cadet et Roma [Tant que le colosse sera debout, Rome aussi sera debout ; quand tombera le colosse, Rome aussi tombera]), le Colisée est devenu au XVIe un motif de prédilection pour des artistes de passage dans la ville éternelle, notamment flamands et hollandais qui le représentent sur le motif (Jan Gossaert, Martin van Heemskerck, Hieronymus Cock, Hendrick van Cleve). Il inspire aussi des variations imaginaires (Pieter Brueghel l’Ancien, La Tour de Babel, 1563) et réapparaît dans de nombreuses inventions. La diffusion d’estampes à travers l’Europe par des éditeurs prolifiques (Antoine Lafréry et Hiéronymus Cock), permet à des artistes n’ayant pas fait le voyage à Rome de l’intégrer dans les décors architecturaux de leurs histoires peintes (Antoine Caron, Les massacres du Triumvirat, 1566, par exemple). Mais, dans la mesure où il constitue à lui seul un compendium architectural, l’amphithéâtre Flavien a également une grande influence sur les architectes qui reprennent le principe de la superposition des ordres qui le caractérise (theatermotiv) pour l’adapter à des créations modernes.

La fascination exercée par le Colisée ne s’arrête pas au XVIe siècle. Avec le développement du védutisme, peintres (Caspar van Wittel, Panini, Canaletto, Bellotto, Robert...) et architectes (Servandoni, Clérisseau...) formés à la quadratura produisent des vues al naturale ou inventent des caprices en associant le monument à d’autres édifices romains célèbres (Panthéon, Arc de Constantin). Piranèse, à son tour, analyse la gigantesque structure mise à nu en faisant varier les angles de vue et les cadrages. Il n’est pas rare que les Grands Touristes, sensibles à la dimension iconique du Colisée se fassent portraiturer devant ses ruines.

Autant dire, comme le montre la suite ininterrompue de représentations de Jean Lemaire à Claude Lorrain, d’Abraham-Louis Rodolphe Ducros à John Inigo Richards, d’Achille Etna Michallon à Camille Corot, de Gioacchino Altobelli à Josef Koudelka que le Colisée peint, gravé, dessiné et photographié devient le miroir de l’évolution de l’art du paysage occidental et le témoin des transformations du regard porté sur l’architecture antique. Aujourd’hui encore, du cinéma (Vacances romaines, Gladiator...) à la bande-dessinée, sans oublier les jeux vidéo (Assassin’s Creed), les représentations du Colisée se multiplient, se conjuguent et se réinventent au gré du renouvellement incessant des supports, des techniques et des publics. Les travaux des architectes, des précurseurs de la Renaissance aux derniers lauréats du Prix de Rome, constituent à eux seuls un vaste catalogue de dessins archéologiques et une documentation précieuse pour étudier, comprendre et faire connaître le monument, de son organisation d’ensemble au moindre de ses détails. L’analyse de ces documents sur le temps long s’inscrit dans l’historiographie des recherches menées sur les vestiges romains, envisagés pour leur valeur historique tout autant que pour leur valeur de modèles. Mais l’image de l’amphithéâtre Flavien est encore celle qu’il donne de lui-même, à travers les différents projets et travaux de restauration et d’aménagement dont ses vestiges ont fait l’objet, principalement à partir du XIXe siècle (Stern, Valadier...). Les polémiques qui ont entouré les travaux effectués récemment, notamment à propos du projet de reconstitution du plancher en bois de l’arène, montrent que l’on ne saurait impunément dénaturer l’icône.

Cette journée d’étude est la deuxième édition d’un cycle consacré aux images de l’architecture antique.  Centrée sur le seul exemple du Colisée, elle voudrait examiner la variation, dans l’histoire, des représentations littéraires ou figuratives d’un monument antique fort de multiples valeurs symboliques et, en particulier, envisager les formes qu’elles prennent dans la culture contemporaine, notamment populaire.

 

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