Colloque "L’implication du récepteur dans les énoncés de l’espace public"

CONTACTS

Directrice : Hélène LAPLACE-CLAVERIE

helene.laplace-claverie @ univ-pau.fr   

 

Directrice adjointe : Emilie GUYARD

emilie.guyard @ univ-pau.fr

 

Secrétariat : 05.59.40.73.76

Muriel Guyonneau

 

Ingénieur d'études : 05.40.17.52.88

Anne-Claire Cauhapé (ac.cauhape @ univ-pau.fr)

             

Appui à la Politique de Recherche : 05.59.40.72.36

Marie-Manuelle Marcos (marie-manuelle.marcos @ univ-pau.fr)

 

 

 

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Laboratoire ALTER

Université de Pau et des Pays de l'Adour
Avenue du Doyen Poplawski
BP 1160
64013 Pau cedex

 

Colloque "L’implication du récepteur dans les énoncés de l’espace public"Université d'Aoyama Gakuin, Tokyo

 

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 Les énoncés de l’espace public présentent, de prime abord, deux caractéristiques essentielles : d’un point de vue syntaxique, leur brièveté et, d’un point de vue pragmatique, l’indétermination de l’émetteur et du récepteur, qu’il est sans doute difficile de qualifier d’interlocuteurs. Et pourtant, qu’il s’agisse de panneaux urbains ou de panneaux publicitaires, de messages écrits ou de messages oraux, l’élément au cœur même de l’interaction et qui justifie l’existence de ces messages, c’est le récepteur. Car les messages urbains aussi bien que publicitaires visent des destinataires, qui seront construits en tant que tels par le message même (Je monte, je valide), par un icone ( 🚹 /🚺) ou une photo dans le cas des affiches publicitaires, à travers la situation empirique liée au panneau (Sortie ; Parking à 100m ; Paris (à l’entrée de Paris) ; Défense de marcher sur la pelouse)) ou au haut-parleur (Le prochain train à destination de Paris- Saint-Lazare entrera en gare à 14h05). Dans l’ensemble, l’identité de l’émetteur, source de l’énoncé, reste floue ((l’autorité, l’annonceur), presque toujours inférée, et le reste encore même lorsque le message est signé (Ville de Mercier). Si certains textes donnent l’impression de garder une forme de dialogue (Merci de laisser vos caddies à l’entrée du magasin), beaucoup de messages, par leur syntaxe, leur sémantisme, leur configuration, semblent être dès le départ construits à partir du point de vue du sujet co-énonciateur (au sens de celui qui re-construit ou co-construit le sens). L’« ici » du panneau ou de l’écriteau indique presque toujours l’aire où se situe le récepteur. Ces messages n’existent ou ne prennent vie qu’à travers leur lecture ou leur écoute. Si certains panneaux peuvent servir de repère au lecteur pour s’orienter par exemple, le récepteur de son côté sert aussi de repère (emplacement, hauteur et taille du panneau, action, comportement, besoins supposés de la part du récepteur à cet endroit précis) pour en comprendre le sens. En tout état de cause, c’est lui qui ancre le message dans le temps, le temps de sa lecture d’abord, et celui de son action liée au message. Rencontre fortuite, totalement (prévue ni par le récepteur ni par le concepteur) ou fortuite pour le récepteur mais pas pour le concepteur, rencontre recherchée par le récepteur. Rencontre ponctuelle ou entrant dans un parcours, bref morceau de vie : un quidam se rendant à un colloque sort du train, cherche une sortie mais pas n’importe laquelle, celle qui le mènera au taxi, au métro, au bus, cherchera l’arrêt du bus, puis descendra à l’arrêt prévu (annonce orale ou plaque nominal de l’arrêt), cherchera l’indication d’un hôtel, le nom d’une rue, un numéro ou une enseigne, autant de balises sur son parcours qui n’est pas programmé dans sa particularité par le concepteur (c’est le récepteur qui dessine le projet et l’inscrit dans le temps) mais envisagé cependant dans sa généralité.

  Ce colloque se situe dans le cadre du Réseau international de recherches sur « Le genre bref dans l’espace public ». Il fait suite au colloque de l’UPPA et  de l’université Paris 3. Ce dernier portait sur l’injonction qui, par essence, met en relation deux sujets mais pondère sur le sujet-énonciateur qui enjoint. Il s’agira de déplacer le poids sur le(s) récepteur(s) du message, à travers les questions concernant le ciblage (marques linguistique et sémiotique du récepteur), la relation entre les textes de l’espace public et la construction de l’espace, les nudges (incitation à un comportement vertueux de la part du récepteur à travers son « libre-choix »), jusqu’aux situations de multilinguisme et aux comparaisons entre diverses langues.

 

KEYNOTE SPEAKERS

Irmtraud BEHR (Professeur émérite, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle)

Florence LEFEUVRE (Professeur des universités, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle)

Christine COPY (Maître de Conférence, Université Gustave Eiffel)

Sandrine BÉDOURET-LARRABURU (Maître de conférence, Université de Pau et des Pays de l’Adour)