Séminaire n° 1 : Images documentaires et vérité
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13h45 : Ouverture de la journée
- Abel Kouvouama (Directeur de l'UFR Lettres, Langues, Sciences Humaines)
- Christelle Colin (Université de Pau et des Pays de l'Adour, Responsable territoriale RIVIC-Aquitaine et organisatrice de la journée)
Première partie
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Modératrice : Marie-Pierre Ramouche (Université de Perpignan Via Domitia)
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14h : Pascale Peyraga (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
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La vérité photographique à la lumière du trompe-l'oeil : Ricard Martínez re-photographiant Agustí Centelles.
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Pourtant, si la technique de la re-photographie, systématisée par le groupe de "Arqueologia del Punt de Vista", permet à l’image documentaire de surgir du passé pour faire irruption dans le quotidien du présent et lui donner une nouvelle vie, la récupération directe de l’événement passé n’est qu’une illusion fugace. Nous nous proposons au contraire de montrer que Ricard Martínez a sciemment construit ses installations comme un trompe l’œil, faisant œuvre de subversion à travers ses montages photographiques. La fusion apparente du passé et du présent renverse la chronologie historique et substitue à la vérité supposé d’une image documentaire la complexité d’un regard critique. En recourant à l’œuvre d’Agustí Centelles, ce n’est pas tant la survivance d’une image d’histoire que celle d’un regard novateur que Ricart Martínez vise à réactualiser dans le présent… Un positionnement, un regard, un point de vue passé permettant de construire les perspectives historiques de demain.
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14h30 : Marion Gautreau (Université de Toulouse Le Mirail)
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Le lissage par l’image ou comment les usages photographiques réconcilient les
différents acteurs de la Révolution mexicaine.
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15h : Marjorie Janer (Université de Perpignan Via-Domitia)
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L’historien face aux images d’archives de la Union Nacional Sinarquista : entre vérité historique et utilité stratégique.
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Omniprésence des photos en dernière page d’El Sinarquita, indications textuelles du journal, images des défilés concordent : l’image occupe une place de choix dans la communication du Mouvement, l’esthétique et la mise en scène sont des données importantes des diverses formes de représentation dans les actes synarchistes.
A quoi renvoie cette considération manifeste pour la communication par l’image ? Correspond-elle à une véritable politique de communication réfléchie et concertée ou bien ces documents sont-ils l’œuvre de militants isolés ou de certains chefs manifestant ainsi leur intérêt personnel pour l’image? A quoi renvoie ce souci de la forme et de l’esthétique ?
Nous nous interrogerons parallèlement sur les possibilités d’orientation subjective qu’offre la reproduction photographique en soi ainsi que les diverses fonctions que la U.N.S. lui attribue. Ce n’est qu’à l’issue de cette étude complète que nous pourrons déterminer la valeur de ces documents en tant que données historiques.
Pour répondre à ces questions, nous nous appuierons tant sur le décryptage des documents en notre possession que sur nos enquêtes de terrain.
Segunda parte
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Moderatrice : Aránzazu Sarria Buil (Université Montaigne Bordeaux)
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15h45 : Jesús Alonso (Université Montaigne Bordeaux)
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o Image et vérité historique : le traitement de la Guerre Civile et du Franquisme dans les manuels d’histoire.
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Partant de là, l’objectif de notre communication sera d’analyser l’utilisation des images photographiques dans la transmission du conflit et de la Dictature qui s’en est suivie, à travers l’étude des manuels d’histoire utilisés dans l’enseignement secondaire en Espagne. Quelles images ont été sélectionnées par les auteurs/éditeurs pour souligner les diverses dimensions des deux périodes, quelles ont été les différentes interprétations avancées et quel rôle elles ont joué dans cette dynamique, quels discours ont accompagné ces images et, pourquoi pas, leur absence, sont quelques-unes des questions auxquelles nous essayerons de répondre dans notre intervention. L’objectif de notre communication sera de révéler les diverses formes d’appropriation, d’interprétation et de diffusion auprès des jeunes de l’une des périodes les plus critiques de l’Histoire de l’Espagne à travers des images d’archives récupérées et diffusées à partir de ces publications.
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16h15 : Cecilia González (Université Montaigne Bordeaux)
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La narration suspectée : le traitement des images d’archives dans le documentaire argentin de la génération des Fils.
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En partant de l’analyse de deux documentaires qui emblématisent des positions divergentes dans l’utilisation des archives filmiques ou photographiques, Los rubios (2003) d’Albertina Carri et El predio (2009) de Jonathan Perel, ce travail se propose de mettre en évidence la réflexion sur le lien entre vérité, représentation et narration posée par ces films qui reviennent sur l’histoire argentine récente, selon la perspective des fils de militants et/ou de disparus de la dernière dictature militaire argentine. Dans Los rubios, ce sont la mise à distance et l’exhibition des mécanismes de construction du récit qui prédominent, si bien que l’image d’archives apparaît comme un matériel soumis à un travail intense de montage et de construction narrative. El predio filme les installations l’ancienne ESMA, où fut mis en place le centre d’arrêt clandestin de torture le plus connu de la dictature. Le rejet de la reconstruction et de la simple illustration conduit Jonathan Perel à ne pas utiliser les images d’archives ou les témoignages oraux dans le documentaire.
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16h45 : Christelle Colin (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
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Du cinéma historiographique au cinéma poétique, No pasarán : álbum souvenir
(2003) de Henri-François Imbert.
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